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2018 en science

28 décembre 2018 | Brite Pauchet

En ces jours où 2018 s’achève, il est temps de revenir sur quelques nouvelles scientifiques de l’année. Plusieurs d'entre elles mettent le Canada à l’honneur! 
 

Une Nobel canadienne

Grande nouvelle dans le monde des Nobel. Donna Strickland devient la première femme canadienne à remporter le prix Nobel de physique. C’est la troisième fois que le Nobel de physique est attribué à une femme depuis son existence. Donna Strickland a été récompensée pour avoir contribué au développement d’impulsions laser, une technologie utilisée dans les secteurs industriels et médicaux. C’est cette technique qui permet de corriger la myopie par chirurgie laser, par exemple. La professeure Strickland partage son prix avec le Français Gérard Mourou et l’Américain Arthur Ashkin.
 

Vers l’infini et au-delà

Un autre scientifique canadien s’est démarqué cet automne. David Saint-Jacques s’est envolé vers l’espace le 3 décembre dernier. Durant sa mission de 6 mois dans la Station spatiale internationale, il participera à de multiples expériences… avec lui-même comme cobaye. Une façon de mieux comprendre les effets de la microgravité sur notre corps.

Bien plus loin, à 6,6 milliards de kilomètres de la Terre, la sonde New Horizons a atteint la ceinture de Kuiper, cette ceinture de poussières et de roches aux confins de notre système solaire. Son but, atteindre Ultima Thule, un corps rocheux de 25 km de long, pour mieux comprendre comment notre système solaire s’est formé.

La sonde Voyager 2 quant à elle vient de quitter notre système solaire. Lancée avec sa jumelle en 1977, elle est le deuxième objet fabriqué par l’homme à se rendre aussi loin : plus de 18 milliards de kilomètres de la Terre.
 

Traces de vie inattendues

Nous cherchons la vie dans l’espace, mais qu’en est-il de celle ici sur Terre? Un consortium international a quantifié l’ampleur de la vie intraterrestre, c’est-à-dire celle qui se trouve à une profondeur située entre 300 mètres et 10 kilomètres de profondeur , là où les pressions sont énormes et où il n’y a ni Soleil et ni oxygène. Des micro-organismes y vivent une vie au ralenti, mais très diversifiée.

Par exemple, certains ressemblent à des zombies enterrés sous des sédiments vieux de centaines de millions d’années. Ils ne montrent aucune activité, dédiant toute leur énergie à leur survie. D’autres tirent leur énergie des altérations chimiques des minéraux. Beaucoup de questions restent en suspens, mais chose certaine, ces formes de vie changent notre regard sur ces profondeurs qu’on croyait stériles, tant sur notre planète qu’ailleurs dans l’Univers.

Autre surprise microbienne, en Nouvelle-Écosse cette fois. Nous devons intégrer une nouvelle branche à l’arbre de la vie. Les hémimastigotes, des microbes prédateurs constitués d’une seule cellule, sont si différents de toutes les formes de vie connue qu’ils se méritent la création d’un nouveau règne du vivant!
 

L’intelligence artificielle, pour le meilleur et sans le pire

En mars, une voiture autonome d’Uber tue une piétonne en Arizona. Qui est responsable : le conducteur, Uber, le système d’intelligence artificielle (IA) qui n’a su éviter la collision mortelle ou son programmeur? Autant de questions qui soulignent l’importance des enjeux éthiques liés à l’IA. Et Montréal est au cœur des discussions sur ce point, alors que vient d’être lancée la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l’intelligence artificielle.

Cette dernière, qui a rassemblé citoyens, éthiciens et philosophes en plus des développeurs de la technologie, vise à intégrer bien-être, justice, autonomie, vie privée, démocratie, connaissance et responsabilité dans les futurs développements de l’IA. La Déclaration de Montréal se veut un outil pour que chacun d’entre nous, ainsi que nos gouvernements, soit en mesure d’anticiper les changements sociaux que l’IA afin de minimiser les impacts potentiellement négatifs.
 

Et maintenant?

Plus de doute, la planète se réchauffe. Année après année, les statistiques sur les températures moyennes du globe se suivent et se ressemblent. 2018 serait la quatrième année la plus chaude depuis 1850, après les trois années qui l’ont précédée.

C’est en Arctique que le réchauffement est le plus marqué. Il y a fait 1,7 °C de plus en 2018 que la moyenne des trente dernières années. Les glaces, thermostat et base de la chaine alimentaire locale, sont plus minces et ne s’y forment plus aussi vite qu’avant. Conséquences du réchauffement : les hardes de caribous, autrefois florissantes, dépérissent, tandis que des algues rouges toxiques remontent vers le nord, intoxicant poissons et crustacés.

Ces situations inquiétantes ont poussé 500 personnalités québécoises à lancer le « Pacte pour la transition », qui encourage les Québécois à agir afin de réduire leur empreinte de carbone et contrer le réchauffement climatique. Un coup de pouce — à notre échelle — pour la planète.


Références
 

Nobel Canadien : 

Prix Nobel de physique : une Canadienne est récompensée

La Canadienne Donna Strickland récolte son prix Nobel

Vers l'infini et au-delà

En orbite avec David St-Jacques 

New Horizons va frôler l'astéroïde Ultima Thulé le 1er janvier 2019

Voyager 2 entre dans l'espace intersidéral

Traces de vue inattendues

De rares microbes près d’Halifax mènent à la découverte d’une nouvelle branche de l’arbre de vie

Les entrailles de la Terre grouillent de vie «intraterrestre»

L'intelligence artificielle, pour le meilleur et sans le pire 

Accident mortel d'une voiture autonome d'Uber : le système de freinage d'urgence n'était pas activé

Tuée par une voiture autonome d'Uber: qui est responsable?

Intelligence artificielle : les 5 défis de la Déclaration de Montréal

Climat 

2018 : la 4e plus chaude en 168 ans!

Moins de caribous, davantage d'algues rouges dans un Arctique plus chaud

Les citoyens invités à signer un «Pacte pour la transition» écologique

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