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CSM sur la route à Kuujjuaq - Récit de voyage - Deuxième partie

13 juin 2019 | Science centre team

En avril, dans le cadre de son programme « Centre des sciences sur la route », le Centre des sciences de Montréal a envoyé deux éducateurs, Franco Boriero et Cédric Egain, dans le nord du Québec, à Kuujjuaq. Voici leurs impressions au retour de leur voyage, sur Kuujjuaq, et sur les animations qu’ils ont données à l’école JaanimmarikLisez la première partie ici

Mardi 2 avril -  Nous arrivons de bonne heure à l’école Jaanimmarik. Tout est en place depuis hier, nous n’avons plus qu’à préparer nos caméras et appareils photo. Nous sommes toujours un peu fébriles quand nous sommes sur la route, loin du confort de la salle d’exposition. Cette fois, il y a la dimension culturelle qui s’ajoute. Les élèves que nous allons rencontrer sont presque tous inuits et pour la plupart n’ont pas d’image claire du sud de la province. Les enseignants nous ont prévenus : pour certains, le Centre des sciences de Montréal ne veut rien dire et la notion même de musée est très abstraite.

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C’est l’heure, nos élèves arrivent. Ils sont moins nombreux que prévu, à tel point que nous décidons de ne faire qu’un groupe avec les deux classes et de coanimer l’activité. Bien que nous soyons déçus de ne pas rencontrer tous les élèves, il faut avouer que la présence d’un collègue dans la salle est rassurante : Franco, occupé par ses tâches de superviseur, n’a pas animé depuis un moment et Cédric est plus à l’aise en français qu’en anglais.

Les élèves sont stoïques. Sont-ils attentifs, endormis, rêveurs, ennuyés? Difficile à dire. Après une brève introduction de nous-mêmes et du Centre des sciences, nous leur présentons le défi de la ruelle : « Vous allez devoir essayer de construire un objet qui transportera un poids grâce à la force du vent. Vous n’aurez pas de plan de montage puisque vous allez inventer votre propre objet grâce au matériel que nous vous avons apporté. N’hésitez pas à essayer votre invention le plus tôt possible afin de pouvoir y apporter des modifications avant la présentation finale. » Nous répondons à une ou deux questions et leur donnons le signal de départ. La métamorphose est immédiate chez la plupart des élèves et confirme les conseils que nous avaient donnés les enseignants. Moins de mots, plus d’action! Le « tinkering » commence et les élèves ont beaucoup de plaisir. Ceux que nous trouvions endormis quelques minutes plus tôt se mettent au travail avec cœur. Même si beaucoup d’entre eux choisissent de travailler seuls plutôt qu’en équipe, l’ambiance est à la solidarité et non à la compétition.

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Le schéma de ce premier groupe s’est répété avec presque toutes les classes : absentéisme, timidité des élèves puis belle implication dans la fabrication des objets. L’activité est bien accueillie ; les élèves sont très soigneux dans leur travail, mais ils ont du mal à tester leurs inventions avant que celles-ci ne soient parfaites. En discutant avec les enseignants, nous comprenons que ce sont des élèves qui ont l’habitude de confectionner des habits ou de l’équipement pour chasser, pêcher et faire face à l’hiver et que, dans ces conditions, la fantaisie et l’à peu près ne sont pas dans leurs habitudes.

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Nous avons eu l’occasion de rencontrer certains élèves en dehors de l’activité Fabrik, comme ceux de Karinne Latte, avec qui nous avons échangé sur le Centre des sciences et notamment sur l’exposition Génie autochtone et le programme scolaire Silence, on conte!. Certains nous ont parlé de leur projet de sciences présenté dans le cadre du festival « la science du savoir autochtone ». Les élèves de la classe projet de Valerie Viertel nous ont expliqué comment elles allaient chercher elles-mêmes les plantes pour distiller leurs huiles essentielles à l’école. Nous avons terminé cette rencontre en leur achetant des cosmétiques tels que crème hydratante, huile à barbe, bombes de bain et baume à lèvre.

L’école Jaanimmarik a un rythme qui lui est propre, tout comme Kuujuaq a son rythme, très différent de ce que nous connaissons à Montréal. Les conditions climatiques, démographiques et sociales du Nunavik représentent un vrai défi pour celles et ceux qui y vivent et y travaillent. Nous avons essayé d’y être sensibles afin d’offrir l’activité la plus adaptée aux élèves que nous avions avec nous. Que ce soit pour les rires, les frustrations, les questions, les cris de joie et les applaudissements qui ont secoué le laboratoire de science pendant quatre jours, Fabrik a largement relevé le défi! 

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