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Le Canada vise la Lune et au-delà

18 juillet 2019 | Catalina Ville…

Il y a 50 ans, le Canada posait aussi un pied sur la Lune. En effet, l’empreinte de l’Américain Neil Armstrong est certes la première pour un humain sur notre satellite naturel, mais quelques instants avant lui, d’autres « pieds » ont fait contact avec la Lune : les trains d’alunissage du module lunaire ou LEM (Lunar Excursion Module). Ces engins ont été fabriqués à Longueuil par l’entreprise québécoise Héroux, devenue aujourd’hui Héroux-Devtek.

LEM Appolo

Source : NASA, Wikimédia Commons
 
Quelques faits intéressants sur ces trains d’alunissage :
 

- Héroux a livré à la NASA 60 pattes pour l’ensemble du projet Apollo.

- Les amortisseurs, d’environ 20 cm de diamètre, sont faits en aluminium. Sa structure en nid d’abeille absorbe l’impact de l’atterrissage (un peu comme la couche intérieure des cartons).

- Les pattes sont déployées par de petites charges explosives.

- Le train d'alunissage du LEM était recouvert d'une pellicule dorée appelée « Kapton ». Cette couche de protection thermique reste stable entre -269 °C et 400 °C!

- La plupart des employés responsables de la production des pattes du LEM n’étaient pas au courant de la destination de ces objets, mais ils savaient que c’était pour un client exigeant.

- Lorsqu'Héroux a livré le premier prototype à la compagnie Grumman Aircraft (pour laquelle ils étaient des sous-traitants), ils le leur ont retourné, car le diamètre avait 50 µm (1 µm = 1 millième de millimètre) de trop, soit l’épaisseur d’un cheveu !

- Elles sont conçues pour une seule utilisation, car le LEM doit se départir du train d’alunissage sur la surface de la Lune. Non seulement il y a un morceau du Canada sur la Lune, mais il y a aussi un morceau de Lune à Montréal… au Centre des sciences! Depuis l’an dernier, nous accueillons une roche lunaire touchable, prêtée par la NASA. Elle a été ramenée sur Terre par la mission Apollo 17, la dernière à envoyer des humains sur la Lune.

Le Canada prête main-forte aux missions d’exploration spatiale

Après ce bond de géant en matière d’exploration spatiale, le Canada a continué d’y contribuer avec une grande expertise en technologie. L’entreprise canadienne MDA a fabriqué les célèbres bras robotisés Canadarm et Canadarm2 pour les navettes américaines et la Station spatiale internationale.

Un autre exemple, parmi plusieurs, est la participation du Canada à l’exploration de Mars. Lancée par la NASA, la sonde Phoenix s’est posée sur le sol martien en 2008. Munie d’un laboratoire qui a analysé des échantillons du sol, elle y a trouvé de la glace. Puis, avec sa station météo de fabrication canadienne, elle a détecté des flocons de neige tombant de l’atmosphère martienne!

C’était la première fois que le Canada avait des instruments actifs sur Mars. La mission, menée par la NASA, a duré plus de cinq mois, soit trois de plus que prévu.

canadarm

Le Canadarm
 
De l’intelligence artificielle canadienne dans l’espace
 

Chef de file en exploration spatiale, le Canada veut repousser les limites et mettre le cap sur la Lune et au-delà. En effet, le Canada fournira un système robotisé intelligent (le Canadarm3) au « Gateway » lunaire, un projet mené par la NASA. Le « Gateway » lunaire sera une petite station en orbite autour de la Lune. Elle constitue la prochaine grande mission internationale d'exploration spatiale habitée. Son objectif est de permettre aux humains un imminent retour sur la Lune ainsi que de préparer le terrain pour une exploration plus approfondie de Mars.

Ceci n’est qu’un court survol de certaines contributions remarquables du Canada à la conquête de nouveaux horizons hors de notre planète. Avec sa technologie de pointe et ses astronautes compétents et passionnés, le Canada se démarque dans le domaine. Un de ces astronautes canadiens qui porte avec fierté cette mission est David Saint-Jacques, qui sera des nôtres ce 20 juillet pour souligner le 50e anniversaire des premiers pas sur la Lune! Suivez la page de l'Agence spatiale canadienne pour assister à sa vidéoconférence avec l’astronaute Robert Thirsk.

Dans la zone L’eau dans l’Univers du Centre des sciences, touchez la Lune et venez voir en vrai : une patte de rechange du LEM qui aurait pu aller sur la Lune, une maquette taille réelle de la sonde Phoenix, une maquette du Canadarm, parmi d’autres objets qui témoignent de l’expertise du Canada en exploration spatiale!

lunar

Le Gateway lunaire 
 
Catalina Villegas Burgos
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Catalina Villegas a travaillé comme chargée recherche et vulgarisation au Centre des sciences de Montréal. Elle détient un baccalauréat en génie physique, mais elle a découvert que sa passion se trouvait dans la communication et la vulgarisation scientifique. Elle s’intéresse aussi à l’art, la caricature, l’origami et la littérature.