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Il y a aussi des femmes derrière le tableau périodique!

8 mars 2019 | Catalina Ville…

Pour souligner le 8 mars, Journée internationale des femmes ET l’Année internationale du tableau périodique des éléments, voici quelques contributions remarquables apportées par les femmes à ce grand pilier de la science contemporaine.

Quand on pense au tableau périodique des éléments, l’image de Mendeleïev, son créateur, vient immédiatement à l’esprit : un homme barbu passé la cinquantaine... et pourtant, de nombreuses femmes audacieuses y ont contribué!
 

Dmitri Mendeleev

Dmitri Mendeleev

Cinq éléments importants

Quatre éléments ont été découverts par des femmes : Le rhénium (Re) a été découvert en 1925 par Ida Tacke (surnommée la « Marie Curie allemande ») avec son mari Walter Noddack et Otto Berg. Rare, non radioactif, très résistant à la corrosion, aux pressions et aux températures extrêmes, le rhénium entre dans la fabrication de pièces aéronautiques. Le polonium (Po) et le radium (Ra) ont été découverts en 1898 par Marie Skłodowska Curie et son mari Pierre Curie. En mélange avec le béryllium, le polonium est utilisé dans le démarrage des réacteurs nucléaires et... dans les premières bombes nucléaires. Le polonium est un élément hautement radioactif et un million de fois plus toxique que le cyanure! Son nom fait référence aux origines polonaises de Marie Curie.

Marie Curie

Marie Curie 



Quant au radium, nommé ainsi pour son intense radiation, il est utilisé dans la radiothérapie contre le cancer. Marie Curie a obtenu le prix Nobel de chimie en 1911 pour la découverte de ces deux éléments, après avoir partagé avec son mari le prix Nobel de physique pour la découverte de la radioactivité, en 1903. À noter aussi que le curium (Cm), synthétisé en 1944, a ainsi été nommé en l’honneur de Pierre et Marie Curie.

La montréalaise Harriet Brooks a découvert, avec Ernest Rutherford, le radon (Rn), qui est le plus lourd des gaz nobles et qui est émis naturellement par la croûte terrestre. Cette découverte a permis de mieux comprendre la radioactivité, mais seul Rutherford a été récompensé avec le Nobel de chimie pour ces recherches.

Finalement, le francium a été découvert en 1939 par Marguerite Perey. Le francium est tellement rare qu’il n’y aurait que 30 g de francium dans toute la croûte terrestre! Il s'agit du dernier élément naturel découvert. Radioactif, les applications industrielles sont évidemment impossibles à cause de sa rareté.
 

Ida Noddak

Ida Tacke

Et ce n’est pas tout

D’autres femmes ont grandement contribué à bâtir le tableau périodique, mais n’ont été reconnues que tardivement :

Julia Lermontova est la première femme russe à obtenir un doctorat en chimie en surmontant beaucoup de barrières sexistes. En purifiant le platine, elle a contribué à un meilleur classement des métaux de ce groupe (palladium, iridium, etc.).

• La chimiste Stefanie Horovitz est la première à découvrir de façon expérimentale la réalité des isotopes, c’est-à-dire des atomes d’un même élément chimique, mais qui ont des propriétés physiques distinctes à cause d’un nombre différent de neutrons dans le noyau.

Lise Meitner a découvert avec Otto Hahn le protactinium (Pa). Elle a été la première, avec son neveu Otto Frisch, à proposer une explication théorique de la fission nucléaire en reprenant une hypothèse d’Ida Tacke. Cette découverte a valu à seul Otto Hahn le prix Nobel de chimie, mais c’est la triade de chercheurs qui aurait dû le recevoir.

tableau

Depuis 1939, date à laquelle le dernier élément naturel (le francium) a été découvert, les nouveaux éléments sont produits artificiellement par de grosses équipes de recherche, au sein de réacteurs nucléaires ou d’accélérateurs de particules où ces éléments n’existent que pendant des fractions de secondes. Mais même avec ces technologies de pointe, trouver de nouveaux éléments reste un défi de taille!

Catalina Villegas Burgos
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Catalina Villegas a travaillé comme chargée recherche et vulgarisation au Centre des sciences de Montréal. Elle détient un baccalauréat en génie physique, mais elle a découvert que sa passion se trouvait dans la communication et la vulgarisation scientifique. Elle s’intéresse aussi à l’art, la caricature, l’origami et la littérature.