Les secrets d’une glace parfaite
Au hockey, tout commence par un premier coup de patin. Et la qualité de la glace peut faire toute la différence pour les joueurs. Quels sont les secrets de la patinoire idéale? Premier article d'une série de 3 consacré au hockey à l'occasion de notre nouvelle exposition vedette Hockey : plus rapide que jamais.
Une glace bien lisse
Plus la patinoire sera homogène, sans aspérités, plus les patins et les rondelles pourront s’y déplacer rapidement, sans risque d’accrochage. Effectivement, une glace lisse engendre moins de friction — ce frottement qui fait ralentir les joueurs et les rondelles. On veut donc une glace bien lisse pour aller plus vite ! C’est pour cette raison qu’on fait appel à une surfaceuse (la fameuse Zamboni, que vous pouvez approcher de près jusqu'au 10 septembre au Centre des sciences) entre les périodes des parties de hockey. Elle racle la surface de glace abîmée, nettoie la surface et dépose de l’eau fraîche qui regèle presque instantanément. Ce processus permet d’éliminer les sillons et les inégalités de la patinoire.

Pourquoi la glace est-elle glissante?
L’aspect lisse de la glace n’est pas suffisant pour la rendre glissante. Après tout, il est impossible de patiner sur un plancher de verre ou de céramique, même s’ils sont parfaitement lisses! C’est plutôt le caractère mouillé de la glace qui lui donne la particularité d’être glissante. En effet, la glace est couverte d’une très fine pellicule d’eau à sa surface — une mince couche pas tout à fait liquide, avec une consistance visqueuse et élastique, un peu comme une toute petite épaisseur de « sloche »! C’est cette pellicule qui permet de glisser. Comment? Les liaisons entre les molécules d’eau en profondeur de la glace sont bien solides. Par contre, les liens entre les molécules d’eau qui se trouvent à la surface, à la frontière entre la glace et l’air, sont beaucoup plus détendus. Lorsqu’on dépose le pied sur une surface glacée, ces molécules vont donc bouger sous la pression, un peu comme si on tentait de marcher sur un sol recouvert de petites billes. C’est l’effet glissant qui nous permet de patiner… ou qui peut nous faire tomber!
Une rondelle bien froide!
Les rondelles utilisées au hockey professionnel sont fabriquées de caoutchouc synthétique vulcanisé, ce qui signifie que ce sont des rondelles qui ont subi un traitement spécial pour améliorer leur résistance. Elles ont une texture qui permet de bien la contrôler avec la palette du bâton de hockey. Un atout de plus : dans la LNH, les rondelles sont congelées, ce qui permet de les faire avancer plus rapidement ainsi que de réduire la friction et les rebonds. Chaque partie de la Ligue nationale de hockey utilise environ 12 rondelles!

Avec la glace, chaque détail compte
Chaque aréna a ses responsables de l’entretien de la patinoire. Fait intéressant à noter, au Centre Bell de Montréal, la surface glacée est d’une épaisseur d’environ 5 cm (2 pouces). Lors des matchs du Canadien de Montréal, la patinoire est maintenue à une température entre -4°C et -7°C (entre 19 et 24 degrés Fahrenheit) afin de s’assurer que la glace préserve une consistance optimale.
Pour les professionnels du hockey, la patinoire idéale est un art et une science!
Pour en savoir plus sur tout ce qui se cache derrière votre sport préféré, ne manquez pas l’exposition Hockey, plus rapide que jamais au Centre des sciences de Montréal, jusqu’au 10 septembre 2023.
Sources :
La glace comme science
Fine science, freezer temperatures give Habs great Bell Centre ice
Physicists finally worked out why ice is slippery after 150 years
New approaches to the mystery of why ice is slippery
https://phys.org/news/2022-12-approaches-mystery-ice-slippery.html