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Palmarès - 5 de nos ancêtres les plus fascinants!

2 mai 2024 | Myriam Kessiby

L’humain moderne que nous sommes, qu’on appelle l’Homo sapiens, est l’unique espèce de son genre encore présente aujourd’hui. Pourtant, nous n’avons pas toujours été seuls! L’évolution ne s’est pas faite en ligne droite, et l’arbre généalogique de l’humanité est parsemé de ramifications qui relient au moins une vingtaine d’ancêtres différents au fil des millénaires. Morceau par morceau, les paléontologues continuent d’assembler le casse-tête de l’histoire des anciens humains. En attendant les découvertes passionnantes qui seront annoncées dans le futur, voici un palmarès de cinq ancêtres qui piquent notre curiosité!


Sahelanthropus tchadensis : aux portes de l’humanité

Crâne de Sahelanthropus tchadensis © Attie Gerber / Getty Images / iStockphoto
                                                             Crâne de Sahelanthropus tchadensis © Attie Gerber / Getty Images / iStockphoto 

 

Ayant vécu il y a de cela sept millions d’années, le Sahelanthropus tchadensis pourrait être notre plus ancien cousin. Découvert en 2001 au Tchad, en Afrique centrale, les scientifiques se questionnent encore pour déterminer s’il s’agit bel et bien d’un ancêtre de l’humain moderne ou celui d’un grand singe actuel. Au moment de la découverte du crâne de Sahelanthropus tchadensis, les scientifiques ont détecté plusieurs caractéristiques qui ont permis de supposer qu’il était bipède, et donc, un membre de la lignée humaine. Après près de 20 ans de débats, les analyses les plus récentes sur d’autres parties du squelette démontrent que Sahelanthropus tchadensis se tenait debout sur deux pieds, mais pouvait aussi se déplacer à quatre pattes (sur les poings) et grimper aux arbres, selon le contexte et l’environnement. La posture verticale serait-elle donc apparue graduellement chez nos ancêtres? Il reste encore beaucoup à découvrir sur cet hominidé et la conversation se poursuit… 

Paranthropus : l’Homme casse-noisette 

Paranthropus-Habilis
Crânes de Paranthropus (à gauche) et d'Homo habilis (à droite) au Olduvai George Museum © Martina Birnbaum / Shutterstock 

 

Les Paranthropus sont un genre d’Hominina regroupant le Paranthropus robustus, le Paranthropus boisei, et le Paranthropus aethiopicus. Ils auraient vécu il y a 3 à 1,2 millions d’années approximativement. Les Paranthropus ont une allure caractéristique particulière : un corps relativement petit, avec une tête robuste et une forte mâchoire. Les Paranthropus étaient équipés pour mastiquer les aliments les plus coriaces. D’ailleurs, le Paranthropus boisei avait une mâchoire si puissante qu’on le surnomme « l’Homme casse-noisette ».


Homo habilis : l’Homme habile

« L’Homme habile », apparu il y a environ 2,3 millions d’années, est le plus ancien représentant du genre Homo (dont l’Homo sapiens fait partie). Lorsqu’il a été découvert en 1960, l’Homo habilis a permis de faire le lien entre l’Australopithecus, plus primitif, et l’Homo erectus, plus avancé. En effet, le cerveau de l’Homo habilis était plus gros que celui de ses prédécesseurs. L’évolution de l’Homo habilis a mené à l’apparition d’un autre de nos ancêtres à l’allure et à la démarche indiscutablement humaine : l’Homo erectus, « l’Homme qui se tient debout ». 


Homo ergaster : l’Homme artisan

Crâne d’Homo ergaster © Sabena Jane Blackbird / Alamy Stock Photo
                                                                              Crâne d’Homo ergaster © Sabena Jane Blackbird / Alamy Stock Photo 

 

La communauté scientifique se questionne encore à savoir si Homo ergaster est une espèce à part entière ou s’il serait plutôt un Homo erectus provenant d’une autre région. En effet, la plupart des fossiles identifiés comme provenant de l’Homo ergaster étaient autrefois classifiés comme étant des spécimens d’Homo erectus. Son nom signifie « Homme artisan » étant donné qu’il est reconnu pour avoir perfectionné les outils de pierre taillée. Apparu il y a environ deux millions d’années, son apport est important, puisque de meilleurs outils ont permis d’améliorer la chasse et de mieux couper la viande à une époque où on la mangeait crue. Une viande coupée est plus facile à mastiquer, ce qui a lentement permis d’évoluer vers une mâchoire plus fine, ce qui aurait éventuellement contribué au développement de la parole.


Homme de Denisova : une espèce intrigante

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Grotte de Denisova des monts de l'Altaï, en Sibérie (Russie), lieu de découverte de l'Homme de Denisova © Zoonar GmbH / Alamy 

 

L’Homme de Denisova a été identifié en 2010 à partir d’échantillons d’ADN tirés de fragments d’os découverts dans les montagnes de Sibérie. Son statut officiel n’étant pas encore déterminé, il faudra trouver davantage de fossiles afin de pouvoir fixer sa classification plus précisément. On sait que l’Homme de Denisova aurait vécu il y a approximativement 500 000 ans et se serait croisé avec les ancêtres des populations actuelles du nord de l’Océanie. Certains gènes de l’Homme de Denisova auraient même été transmis jusqu’à aujourd’hui. D’ailleurs, les populations actuelles de l’Himalaya auraient hérité d’un gène des Dénisoviens qui leur permet de vivre à des altitudes très élevées, où l’oxygène se fait plus rare. Il semble que les populations de la Papouasie–Nouvelle-Guinée bénéficient elles aussi d’un gène dénisovien qui les aiderait à détecter certaines odeurs difficiles à percevoir. À noter, les gènes l’Homme de Denisova auraient été transmis d’une génération à l’autre uniquement par les hybrides féminins (croisement entre l’Homo sapiens et l’Homme de Denisova), puisque les hybrides masculins auraient été stériles.

Pour en savoir plus sur nos ancêtres et découvrir les membres de la famille humaine, visitez notre exposition permanente Humain!

 

Sources :
Chronologie de la préhistoire
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Frise_chronologique_pr%C3%A9histoire.png#/media/File:Frise_chronologique_pr%C3%A9histoire.png
The origin of our species
https://www.nhm.ac.uk/discover/the-origin-of-our-species.html
Ancient humans: What we know and still don’t know about them
https://www.newscientist.com/article/2129775-ancient-humans-what-we-know-and-still-dont-know-about-them/
A new hominid from the Upper Miocene of Chad, Central Africa
https://www.nature.com/articles/nature00879
Femur findings remain a secret
https://media.nature.com/original/magazine-assets/d41586-018-00972-z/d41586-018-00972-z.pdf
Seven-million-year-old femur suggests ancient human relative walked upright
https://www.nature.com/articles/d41586-022-02313-7
Impact of meat and Lower Palaeolithic food processing techniques on chewing in humans
https://www.nature.com/articles/nature16990
Oldest remains of ancient human relative Paranthropus suggest possible tool use
https://www.nhm.ac.uk/discover/news/2023/february/oldest-remains-ancient-human-relative-paranthropus-suggest-possible-tool-use.html
Our ancestors may have mated more than once with mysterious ancient humans
https://www.science.org/content/article/our-ancestors-may-have-mated-more-once-mysterious-ancient-humans-rev2
Images: istockphoto.com

 

 

Myriam Kessiby
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Myriam Kessiby est chroniqueuse sciences depuis 2013. On a pu la lire ou l’entendre dans divers médias, incluant Santé inc., L’Actualité, ici Radio-Canada et TVA Publications. Communicatrice multidisciplinaire, elle est récipiendaire de divers prix de communications et de vulgarisation scientifique. D’une curiosité sans bornes, elle aborde une panoplie de sujets variés.