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Quoi planter pour attirer les pollinisateurs?

31 mai 2023 | Elisabeth Guil…

Après la neige et avec le retour de la chaleur, les insectes pollinisateurs sortent de leur long sommeil hivernal, affamés après leur jeûne de la saison froide. En quête de nourriture, ils partent à la recherche de nectar dans les jardins et les parcs.

Vous souhaitez accueillir chez vous ce bourdonnement festif? Voici quelques plantes, cultivables en jardin ou en pot, dont raffolent abeilles, papillons et pollinisateurs en tous genres! Toutes sont indigènes au Québec et vivaces, signifiant qu’une fois mises en sol, elles survivent l’hiver et repoussent chaque printemps.

Ancolie du Canada

Ancolie du Canada

Cette magnifique plante à la tige fragile se coiffe, d’avril à juillet, de fleurs rouges, blanches et jaunes. Elle peut atteindre de 30 à 60 cm de hauteur et se cultive très bien en pot. Bien qu’elle préfère les endroits plus ombragés et les sols un peu rocheux, l’ancolie du Canada peut facilement s’adapter à plusieurs milieux! Son nectar sucré est une délicatesse pour les abeilles et les papillons, mais aussi… pour les colibris!

Asclépiade

Photo d'une asclépiade
https://www.flickr.com/photos/monteregina/52222526628

Bien qu’elle soit aimée de plusieurs insectes, l’asclépiade est surtout connue pour être la seule plante sur laquelle les papillons monarques pondent leurs œufs. Les chenilles se nourriront ensuite des feuilles avant de faire leur chrysalide pour ensuite émerger en magnifiques adultes orangés prêts pour une longue migration vers le Sud. Les adultes peuvent aussi se nourrir du nectar des fleurs d’asclépiade, mais pas de manière exclusive.

Au Québec, on retrouve principalement deux espèces d’asclépiade, lesquelles fleurissent en juillet et en août. L’asclépiade commune, la plus répandue, aime les milieux très ensoleillés et les sols bien drainés. Elle tolère mieux les sécheresses que les excès d’humidité et peut atteindre – voire dépasser – 1 mètre de haut. Ses fleurs sont couleur rose pâle.

L’autre espèce est l’asclépiade incarnate. Celle-ci préfère les sols plus humides et peut s’épanouir tant au soleil qu’à la mi-ombre. Plus petite que l’asclépiade commune, elle mesure en moyenne de 40 à 60 cm de haut et ses fleurs sont d’un rose foncé presque rouge.

Photo d'une asclépiade incarnate

Aster de la Nouvelle-Angleterre

Photo d'une aster de la Nouvelle-Angleterre

L’aster de la Nouvelle-Angleterre fleurit de juillet jusqu’à tard en automne, ce qui en fait une source importante de nourriture de fin de saison pour les pollinisateurs. Ses fleurs mauves, qui peuvent atteindre jusqu’à 150 cm de haut, attirent plusieurs insectes et papillons. En raison de la taille qu’elle peut atteindre, cette plante peut nécessiter l’appui d’un tuteur. Elle peut pousser tant au soleil qu’à la mi-ombre, mais il faut surtout s’assurer que son sol draine bien l’eau.

Lobélie cardinale

Photo d'une lobélie cardinale

D’une beauté inégalée, la lobélie cardinale produit de juillet à septembre de magnifiques fleurs d’un rouge vif tape-à-l’œil. De grande taille, elle mesure en moyenne entre 50 et 120 cm de haut! C’est une fan des sols plus humides : on la retrouve donc le plus souvent le long des rivières. Les lèvres pendantes de ses fleurs permettent aux colibris d’accéder facilement à leur nectar. Les grands papillons sont aussi des visiteurs fréquents de la lobélie cardinale.

Verge d’or toujours verte

Photo d'une verge d'or

 

Ornée d’août jusqu’à octobre de fleurs jaunes, la verge d’or toujours verte est une plante qui, à la base, se trouve dans les milieux côtiers, notamment dans les marais salés. Elle est donc particulièrement résistante au sel. Malgré ses origines, elle pousse très bien dans les jardins! Elle raffole du soleil et préfère un sol qui draine bien l’eau. La verge d’or toujours verte saura attirer chez vous abeilles, papillons et oiseaux!

 

Sources
Attirer les pollinisateurs au potager. (s. d.). Espace pour la vie. https://espacepourlavie.ca/attirer-les-pollinisateurs-au-potager
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Elisabeth Guillet-Beaulieu
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Elisabeth Guillet-Beaulieu s’est jointe à l’équipe du Centre des Sciences de Montréal en décembre 2022. Cette férue d’environnement et de nature – mais aussi d’éducation scientifique – y occupe présentement le poste de chargée de recherche et de vulgarisation. Outre ses intérêts pour la biologie, elle possède aussi un amour profond de l’astronomie, de la chimie et des jeux vidéo. Elisabeth est titulaire d’un baccalauréat en sciences biologiques et d’une maîtrise en environnement et développement durable.